Contexte de cette proposition

A Global Footprint Network, nous avons conçu et réalisée «Attention, chère Suisse!» à votre intention. Nous vous invitons à explorer comment préparer la Suisse à un avenir qui fonctionne. Nous suggérons également des outils pratiques pour nous aider à identifier les stratégies gagnantes et à établir les priorités. «Attention, chère Suisse!» existe en ligne et en PDF. (Disponible aussi en anglaisallemand et italien).

A partir du moment où nous acceptons la réalité des risques liés au changement climatique et aux contraintes des ressources, nous devons nous demander si la Suisse est trop petite pour agir ou trop exposée à ces risques pour ne rien faire. Quelle approche choisir pour maintenir le succès de la Suisse? Quelles décisions prendre et comment les mettre en œuvre?

La raison pour laquelle nous insistons sur la dimension essentielle des contraintes des ressources naturelles, c’est que nous considérons la capacité de la nature à se renouveler comme le facteur le plus limitatif qui soit à la pérennité de la vie sur Terre, y compris la vie humaine.

Pour évaluer précisément la capacité réelle de la Terre à soutenir la vie, nous utilisons un outil de comptabilité appelé «Empreinte Ecologique» ou Empreinte (pour faire court). L’Empreinte prend en compte toutes les surfaces biologiquement productives nécessaires pour régénérer ce que l’humanité utilise dans la nature—soit tous les produits et services fournis par les surfaces biologiquement productives disponibles de notre planète, comme les fruits et légumes, poisson, bois, fibre et absorption du dioxyde de carbone.

Trois ateliers organisés en Suisse par Global Footprint Network ont exploré le sujet plus en détail:

Energy Lab

Food Lab

Souveraineté des ressources?

Plus de détails:

http://www.footprintnetwork.org/en/index.php/GFN/blog/schweiz_Energy_lab_2050 (en allemand)

(http://www.footprintnetwork.org/fr/index.php/GFN/blog/schweiz_food_lab_2050 (en allemand)

 

 


Que veulent les Suisses?

Contexte récent: Le référendum suisse sur l’économie verte (24/25 septembre 2016)

Les 24 et 25 septembre, les électeurs suisses se sont rendus aux urnes pour décider d’une initiative audacieuse: mettre la Suisse sur la voie d’une économie verte. Initiée par les membres du Parti des Ecologistes et les Sociaux-Démocrates, cette initiative a été développée autour du concept de l’Empreinte Ecologique, proposant d’intégrer plus fermement l’utilisation durable des ressources naturelles dans la Constitution, et faisant de la Suisse le premier pays du monde à s’engager à ajuster son économie à la capacité de renouvellement durable des ressources de la planète d’ici 2050.

La Suisse consomme actuellement quatre fois ce que les écosystèmes naturels du pays peuvent régénérer. Si l’ensemble de l’humanité vivait comme les Suisses, nous aurions besoin de 3,3 planètes. Pour revenir à l’échelle de 1 planète d’ici 2050, les Suisses auraient besoin de réduire leur Empreinte Ecologique moyenne par personne de plus des deux tiers. Il leur faudrait passer d’une superficie de 5,1 hectares mondiaux par personne à une superficie de moins de 1,7 hectares mondiaux par personne—soit la capacité actuelle des ressources renouvelables mondiales par personne. Notons que cette cible est appelée à diminuer encore si la croissance démographique se poursuit selon la tendance actuelle. En outre, nous devons considérer la  nécessité d’allouer de l’espace aux espèces sauvages.

Nous estimons qu’il s’agit d’un objectif atteignable, y compris avec les technologies dont nous disposons aujourd’hui. Nous affirmons même qu’atteindre cet objectif est la condition sine qua non d’une économie stable à l’avenir. Pour y parvenir, nous devons recourir aux qualités uniques de l’espèce humaine: prévoyance et innovation. En anticipant nos besoins futurs, nous pouvons dès maintenant commencer à bâtir l’économie dont nous aurons besoin à l’avenir.

Les défenseurs de l’initiative ont souligné leur ambition de voir la Suisse devenir un pionnier du développement durable et le champion d’un modèle économique radicalement innovant qui inclurait une politique fiscale liée à l’utilisation des ressources naturelles.

L’initiative a été vivement contestée. Le Conseil fédéral (gouvernement central) et le Parlement avaient officiellement exprimé leur opposition. Leur argument [LINK VIDEO – allemand et français] est que 2050 accorde trop peu de temps pour atteindre l’objectif de vivre à l’échelle de 1 planète sans risquer de compromettre l’économie suisse.

Or si le monde et la Suisse répondent à l’objectif climatique de 2°C fixé par l’accord de Paris de 2015, les énergies fossiles seront reléguées de toutes façons dans les annales de l’Histoire avant 2050. En admettant que le reste de l’Empreinte Ecologique demeure inchangé, réduire l’Empreinte carbone à zéro sabrerait l’Empreinte Ecologique de près de 75%, atteignant  l’objectif de l’Initiative Suisse. Le professeur Anton Gunzinger de l’ETH de Zurich montre que cela est possible et même économiquement bénéfique.

L’initiative n’a pas été adoptée, même si elle a reçu le soutien des jeunes électeurs et des électeurs diplômés, selon l’étude VOTO qui a analysé le comportement des électeurs.

Selon cette même étude, les motifs de rejet étaient divers. Mais dans l’ensemble, l’initiative a reçu beaucoup de sympathie, y compris parmi ceux qui l’ont rejetée aux urnes. Selon VOTO, le message selon lequel le développement économique et la protection de l’environnement peuvent être synergiques, notamment grâce au déploiement des technologies propres, résonne avec 65% de la population.

La question demeure: quel type d’économie sera le mieux adapté en 2050, compte tenu des tendances mondiales en matière de ressources?

Même si cette initiative particulière n’a pas été adoptée, la Suisse a-t-elle besoin d’une transition?

À quelle vitesse une telle transition peut-elle se produire?

Une telle transition serait-elle trop coûteuse et inconfortable, ou est-ce une nécessité économique pour la viabilité à long terme de la Suisse ?

Et pourrait-elle être réalisée avec des changements, et non  pas des réductions, de notre qualité de vie, ou conduirait-elle à un fardeau inacceptable pour les Suisses vivants aujourd’hui ?

Analyse : qui a voté pour, qui a voté contre

Deutsche Version: http://www.defacto.expert/2016/11/11/voto-de/

Etude complète (en allemand) http://www.voto.swiss/wp-content/uploads/2016/11/VOTO-Studie-25.9.2016-DE.pdf

Versione italiana: http://www.defacto.expert/2016/11/11/voto-it/

 

Pour plus d’informations sur les concepts:

Le site web www.footprintnetwork.org est consacré à l’explication de l’Empreinte Ecologique et de ses applications.

2,5 minutes pour tout comprendre sur les comptes nationaux de l’Empreinte Ecologique. [vidéo en anglais]

Qu’est-ce que la Journée du Dépassement de la Terre?  [vidéo en français – ici la version anglaise]

Le 6ème Dialogue developpement durable Suisse, le 16 septembre 2014, discute l’importance de la disponibilité des ressources mondiales pour la compétitivité de la Suisse. Voir les rapports ici.

Introduction générale à l’Empreinte Ecologique : A Big Foot on a Small Planet? Accounting with the Ecological Footprint. Succeeding in a world with growing resource constraints. (Publié par GIZ. )

La dernière éditions du livre germanophone sur l’Empreinte Ecologique de Mathis Wackernagel et Bert Beyers (CEP Europäische Verlagsanstalt, 2016) est disponible ici : Footprint : die Welt neu vermessen

Un grand nombre de rapports de l’Empreinte Ecologique sont disponibles ici : http://www.footprintnetwork.org/en/index.php/GFN/page/publications/

 

Reconnaissance

Ce projet a été rendu possible grâce au soutien généreux de la Stiftung Mercator Schweiz et de la Paul Schiller Stiftung. L’engagement passionné et énergique du personnel de Global Footprint Network a conduit à la création du contenu, des laboratoires et du site Web. Nous tenons à remercier Michel Gressot, Martin Halle, Sebastian Winkler, Derek Eaton, Karin Hess, Amanda Diep, Ronna Kelly, Laetitia Mailhes, Serena Manchini, Alessandro Galli, Mathis Wackernagel et surtout Ingrid Heinrich pour son extraordinaire talent d’organisation.